Le Pressoir de Champvallon
Avec l'aimable autorisation de la Communauté de Commune de l'Aillantais - Propriétaire du pressoir de Champvallon
Le pressurage.
Photo copyright Michèle PORTAL
Explications simplifiées: (A suivre, explications approfondie)
A Champvallon, les poutres jumelées des taissons plongent dans une fosse cylindrique maçonnée profonde de 7 m où elles sont bloquées par des madriers assemblés en croix de saint André.
Cet ancien pressoir, qui a été déplacé et remonté à la fin du XVIIIe siècle dans la cuverie qu’il occupe toujours aujourd’hui, provient du château de Champvallon, qui fut la propriété de Jacques de Harlay, lequel aurait contraint Henri IV à lever le siège de Joigny en 1590. Ses dimensions sont importantes : son levier, constitué de quatre troncs juxtaposés, mesure 9,50 m, et la surface de sa maie (réceptacle du jus) est proche de 15 m². Quant à la grande roue à taquets, la plus grande qu’il nous ait été donné d’étudier, elle ne mesure pas moins de 2,70 m de diamètre.
Cette machine était, jusquà il y à peut, remise en service, chaque année, le premier dimanche d’octobre, pour une pressée festive au cours de laquelle se retrouvent confréries vineuses et vignerons locaux.
Champvallon et son pressoir
Le pressoir de Champvallon fait partie des pressoirs à levier et confirme l'importance de la vigne dans l'histoire de la vallée du Tholon.
Les pressoirs à levier sont conçus comme d'énormes "écrasoirs" en raison de la masse importante de leur levier.
Ces grands pressoirs furent utilisés dès le Moyen Age dans les châteaux, les abbayes et les grands domaines.
Ils sont constitués d'un lourd bâti contreventé, assemblé au sol sur un soubassement, le chantier, et d'un levier tiré par une vis ; le pied de la vis est retenu au sol par une ou plusieurs pièces de bois, appelées taissons.
Ces derniers sont scellés profondément, lestés ou encore ancrés dans une fosse maçonnée ; une perche, l'étiquet, ou une roue munie de chevilles, ou taquets, permet d'actionner la vis.
Pour éviter que l'arrière du pressoir ne se soulève pendant la presse, le chantier est scellé, lesté ou encore ancré dans le mur de la cuverie :c’est ce type de pressoir qui apparaît le plus tôt en Bourgogne. : -Pressoirs à levier, à taissons enterrés, à vis actionnée par une perche, ou"étiquet"
En raison de l'archaïsme de leur fonctionnement, ils sont très vraisemblablement parmi les plus anciens pressoirs à levier.
Un peu de technique et d’histoire :
Les quatre énormes machines du Clos de Vougeot (Côte d'or) en sont les
exemples les plus spectaculaires.
Le système à étiquet présentait de nombreux inconvénients : puissance de serrage limitée à la résistance de la perche et, surtout, à celle de la lanterne ; en outre, une perche ne pouvait être actionnée que par deux hommes.
-Pressoirs à levier, à taissons enterrés, à vis actionnée par une roue à taquets : dès la fin du Moyen Age, les roues à taquets remplacent les étiquets : elles autorisent un nombre beaucoup plus important de main d'oeuvre pendant la pressée, plusieurs hommes pouvant actionner
la roue ; c'est le type de pressoir du Petit Pontigny à Chablis
-Pressoirs à levier, à taissons lestés , à vis actionnée par une perche : nous n'en connaissons que deux exemplaires situés à Givry, en Saône et Loire
L'originalité de ces grands pressoirs, dont les puissants leviers mesurent 10 m de long ( ce qui les range aux côtés des plus grandes machines conservées en Bourgogne), réside dans le mode de fixation des taissons; cette technique d'ancrage des taissons présente de nombreux avantages.(puits ventilés & humidité moindre- le pied des taissons est, donc moins sujet à la pourriture + taisons et madriers aisément accessibles pour être inspectés et remplacés).
A Champvallon, les poutres jumelées des taissons plongent dans une fosse cylindrique maçonnée profonde de 7m où elles sont bloquées par des madriers assemblés en croix de
.
Les dimensions de ce pressoir sont importantes: son levier, constitué de quatre troncs juxtaposés, mesure 9,50m, et la surface de sa maie estproche de 15m2.
Quant à sa grade roue à
Cet ancien pressoir, qui a été déplacé et remonté à la fin du XVII ème siècle, provient du château de Champvallon, qui fut la propriété de Jacques de Harlay, lequel aurait contraint Henri IV à lever le siège de Joigny en 1590.
En 1671, c'est à François de Harlay de Champvallon, petit- fils de Jacques de Harlay,qu'il appartient ; ce dernier nommé archevêque de Paris est fort en faveur auprès de Louis XIV, dont il bénit le mariage secret avec Madame de Maintenon, en 1684.
Il approvisionne également la table du roi avec le vin de Champvallon.
Pour la petite ou grande histoire Champvallon fut d’abord Prieuré de Molesme, puis au chambellan de Charles V, Bureau de la Rivière, passa aux La Tremoilles, à Jacques Coeur au 15 éme siècle et enfin aux Harlay;
Le château de Champvallon fut vendu par ces derniers, au duc de Saint-Simon, père du célèbre écrivain.
Tout comme les Harlay, le duc de Saint Simon ne résida jamais dans son château, mais il eut à coeur de l'entretenir. C'est à sa petite fille, Marie-Christine que le château revint ; cette dernière se maria avec Charles de Grimaldi, fils cadet d'Honoré de Grimaldi dont descend l'actuelle branche régnante à Monaco
Le pressoir de Champvallon fut utilisé par les vignerons jusqu’en 1972.
Actuellement, grâce au Ministère de la Culture, au Conseil Régional de Bourgogne, au Conseil Général de l’Yonne ainsi qu’à la Communauté de Commune de l’Aillantais, le pressoir lui-même a fait l’objet d’une très belle restauration et les locaux du pressoir ( dont les 2 grandes caves ) sont en cours de restauration pour ouverture au public. (2011)
Ces informations sont en partie issues du site internet mis en place par l’O.T. d’Aillant sur Tholon- © Office de Tourisme Aillant sur Tholon
Pour les amateurs, consulter le document In Situ n°5 - décembre 2004 du Min. de la Culture « Les grands pressoirs bourguignons préindustriels : essai de chrono typologie »
http://www.revue.inventaire.culture.gouv.fr/insitu/
Nous sommes allés faire des recherches pour vous sur ce site pour vous faire gagner du temps !
Si vous le désirez, vous pouvez visionner tous les anciens pressoirs de Bourgogne sur le lien
que voici en un clic sur la photo du pressoir
ou faire des recherches plus approfondiessur les différents liens ci-dessous...
In Situ n°5 - décembre 2004
Conservateur du patrimoine, Service régional de l’Inventaire, Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne
bernard.lauvergeon@culture.gouv.fr
Toutes ces magnifiques photos ainsi que celles de l'album sont de
Raoul de Luiz
avec l'aimable autorisation de la C.C.A. Propriétaire du pressoir de Champvallon